Enurésie chez votre enfant: Quelles solutions psy?

Publié: 24 Mai 2015 dans Non classé

Votre enfant a toujours quelques accidents la nuit ?

Mais au fait, quand est-ce qu’on parle d’énurésie, le fameux pipi la nuit ?

Schématiquement, on peut repérer les différentes étapes des phases de propreté :

  • A partir d’un an et demi, bébé sait qu’il a fait pipi dans sa couche ;
  • Entre un an et demi et deux ans et demi, il apprend à être propre durant la journée ;
  • Autour de trois ans à quatre ans, il devient propre la nuit (avec éventuellement quelques accidents rares).

Normalement, tous les enfants sont propres la nuit à 5 ans au plus tard, 6 pour les retardataires. Mais 10 % des bambins ne sont toujours pas propres après cet âge.

Des causes psys ?

On peut suspecter une cause psy quand un enfant, après avoir été propre plusieurs mois, se met tout à coup à refaire pipi au lit. On appelle cela une énurésie secondaire.

Cela traduit souvent une anxiété, un stress face à une situation nouvelle : naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, déménagement, changement de classe, séparation des parents… Mais ce type d’énurésie ne représente que 20 % des cas. Les 80 % restants sont des énurésies dites primaires : l’enfant n’a jamais réussi à être propre la nuit. Dans ce cas, il s’agirait d’un problème physiologique : problème hormonal, vessie trop petite.

Des conséquences psys

Même si le pipi au lit n’a pas forcément des causes psys, il a toujours un retentissement psychologique important. La plupart des enfants se sentent ainsi honteux et perdent leur confiance en eux. Or cela handicape bien souvent la vie sociale : selon une étude menée sur les enfants énurétiques* :

  • 42 % refusent d’aller dormir chez un copain ;
  • 38 % ne veulent pas partir en colonie ;
  • 11 % ne veulent pas partir de chez eux du tout !

Et le retentissement est très important : anxiété, troubles du sommeil, irritabilité sont courants chez ces enfants qui vont des fuites nocturnes.

Des solutions psys ?

En cas d’énurésie, il est bien sûr important de consulter un psy ou un médecin, qui pourra identifier la situation problématique à l’origine du trouble. Avant tout, il faut DÉDRAMATISER la situation auprès de l’enfant, lui faire comprendre qu’il n’est pas le seul, et que ce petit problème est passager et se soigne. Puis il faut éliminer une cause environnementale simple : un coucher sans aller aux toilettes, une prise de boisson trop importante le soir, etc. La mise en place de bonnes habitudes est souvent efficace :

  • Le faire boire plus pendant la journée, et moins le soir (en limitant aussi les soupes !) ;
  • Établir le rituel d’aller faire pipi juste avant d’aller se coucher ;
  • Laisser une petite veilleuse pour aller aux toilettes la nuit ;
  • Évitez de le punir à chaque fois, cela aura toujours l’effet inverse !

Si avec quelques conseils,  le trouble ne disparaît pas au bout de quelques semaines, il faudra envisager un problème plus important. En cas d’énurésie secondaire, consulter un spécialiste s’impose : il pourra identifier la source d’anxiété pour l’enfant. La solution sera alors pour les parents d’essayer de combler le manque ou résoudre le problème familial qui inquiète l’enfant. La parole est essentielle.

* Étude de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (Anaes), mars 2003

Sources: doctissimo.fr

commentaires
  1. Edouard da -COSTA dit :

    Salut à tous.
    Je rattrape ce thème super intéressant et je voudrais ajouter quelques éléments.
    Je remercie Roméo pour l’honnêteté intellectuelle par rapport à la source. je voudrais relever le besoin de tropicaliser certains éléments.
    Je vais rester sur la notion de propreté pour ajouter que lorsque la maman ou la nounou veut voir l’enfant toujours propre, elle répond plutôt à leurs propres besoins de propreté. Elle porte des couches à l’enfant de façon exagérée, et celui-ci perd l’opportunité d’entraîner ses sphincters pour pouvoir se contenir et aller uriner au bon endroit au bon moment. Plus elle utilise des couches pour l’enfant dans une tranche d’âges inappropriée, plus la probabilité de la résurgence de l’énurésie secondaire dont il s’agit ici est élevée et sa durée plus longue. ça fonctionne comme une tontine, vous ne voulez pas avoir à vous peinez à éduquer ou créer les bons réflexes pour maîtriser l’incontinence aujourd’hui, demain , l’énurésie secondaire va surgir avec les conséquences citées par Roméo.

    Il ne faut pas négliger les questions de déficits affectifs et la peur de l’obscurité, qui corrélés avec la question de propreté forcée des adultes augmentent les difficultés de l’enfant.

    Il est aussi prouvé que lorsque l’enfant se sent vraiment aimé à nouveau (après un déficit affectif), il peut se laisser aller.
    Dans les solutions, j’adhère à toutes les propositions de l’article. Mais je pourrais suggérer que dans l’accompagnement à sortir de cette situation, il faut à prix éviter l’humiliation et par exemple instaurer un jeu de  »nuit sèche » et  »nuit mouillée ». Quand l’enfant ne pisse pas, il gagne un jeton  »nuit sèche ». Il faut encourager le moindre effort, une nuit sur sept (1/7) est à valoriser pour amener l’enfant à avoir confiance en lui pour progresser dans le sens souhaité.

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  2. ayromas dit :

    Je vous remercie du precieux apport. Avec de pareils, nos objectifs seront atteints: produire et relayer les articles scientifiques pour l’accompagnement des parents, educateurs, et ou tuteurs dans leur noble mission. Bien a vous.

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